
Avec le développement rapide des sources d’énergie renouvelable telles que le photovoltaïque et l’éolien, la question du stockage de l’énergie devient de plus en plus centrale. En France, les systèmes de stockage d’énergie gagnent en importance en tant qu’outil indispensable pour assurer la stabilité du réseau et une gestion efficace de l’énergie issue des sources renouvelables. Ils permettent de compenser les écarts entre la production et la consommation d’électricité, ce qui est particulièrement crucial dans un contexte de hausse du nombre de prosommateurs et d’instabilité climatique croissante.
Stockage d’énergie en France – Rapport
Selon les données du gestionnaire du réseau RTE, à la fin de l’année 2024, la France disposait d’une capacité de stockage opérationnelle d’environ 3 GW, principalement grâce à ses installations de pompage-turbinage. À l’horizon 2030, les projections du Ministère de la Transition Écologique visent une capacité cumulée de stockage de plus de 5 GW, incluant des batteries lithium-ion et des technologies émergentes. Ces installations jouent un rôle croissant dans le pilotage de la flexibilité du système électrique national.
État du marché du stockage d’énergie en France en 2025
Le secteur français du stockage suit les objectifs du Pacte Vert européen. Des acteurs comme EDF Renouvelables, TotalEnergies, Neoen et Corsica Sole développent des projets ambitieux intégrés à des centrales photovoltaïques ou éoliennes. En 2024, la France a franchi le cap des 700 MW de stockage stationnaire par batterie, avec une dynamique accélérée grâce à l’intégration au marché de capacité et au soutien du Fonds chaleur et des Certificats d’économies d’énergie (CEE).
Principaux projets de stockage d’énergie en France
Parmi les projets les plus importants en cours ou récemment achevés :
- EDF Renouvelables à Saulnieres (Moselle) – installation de 50 MW/50 MWh mise en service fin 2024.
- TotalEnergies à Dunkerque – projet de 61 MW/61 MWh connecté à un parc photovoltaïque.
- Neoen à Vaas (Sarthe) – capacité de 30 MW, utilisé pour l’équilibrage du réseau via le mécanisme de réserve rapide (FCR).
- Corsica Sole – plusieurs projets hybrides photovoltaïque + stockage en Corse, avec une capacité totale dépassant 80 MWh.
- ENGIE à Grandpuits – projet en construction de 100 MW/200 MWh prévu pour 2026, visant à appuyer la flexibilité du réseau dans le nord de la France.
- Akuo Energy à La Réunion – projet hybride solaire + stockage avec une capacité de 35 MW/45 MWh pour renforcer l’indépendance énergétique locale.
Projets de stockage prévus en France
- RTE – développe un cadre pour intégrer les stockages au marché de flexibilité et au système de pilotage du réseau.
- Acteurs privés – multiplication des projets dans les territoires, notamment en zones non interconnectées (ZNI) et dans les régions fortement équipées en renouvelables comme l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne et les Pays de la Loire. Des projets de grande envergure sont également attendus en Île-de-France et dans le Grand Est. À titre d’exemple, un projet dans le Grand Est vise une capacité de 120 MW/240 MWh d’ici 2027, tandis qu’en Île-de-France, un consortium étudie un système de 80 MW/160 MWh.
- ADEME et France 2030 – programmes de soutien à l’innovation pour des solutions de stockage thermiques, hydrogène et gravitationnelles. En 2024, un appel à projets de 300 millions d’euros a été lancé pour développer de nouvelles capacités de stockage pilotables d’ici 2027. Parmi les propositions sélectionnées figurent des projets totalisant plus de 500 MW/1 GWh de capacité potentielle.
Perspectives de développement du stockage d’énergie
Les systèmes de stockage sont aujourd’hui au cœur de la transition énergétique en France. Ils facilitent l’intégration massive des énergies renouvelables et renforcent la sécurité d’approvisionnement. L’essor du stockage, appuyé par des investissements publics et privés, montre la voie vers un système énergétique plus durable. Dans les prochaines années, ces solutions joueront un rôle clé non seulement pour stabiliser le réseau, mais aussi pour offrir des bénéfices concrets aux citoyens et aux collectivités locales.